5Aller à la rencontre des publics
« Le temps de l’accrochage ou du montage des œuvres est un de mes moments préférés, je ne m’en lasse pas », explique Claire Le Restif. La Manufacture des Œillets, un vaste plateau de 500 m2, est un lieu particulièrement bien adapté à la sculpture, note-t-elle. Lorsque le Crédac a investi cet espace en 2011, elle a choisi de laisser le sol en l’état, avec les traces liées à son passé industriel. Claire Le Restif privilégie souvent les scénographies simples par contrainte économique mais aussi par choix, pour des raisons écologiques, notamment. L’enjeu de l’accrochage ou du montage est de créer des points de connexion entre les œuvres elles-mêmes et avec le public. Au Crédac, les visiteurs sont très proches des œuvres, « presque comme dans un atelier », note-t-elle. Claire Le Restif raconte ensuite comment l’artiste japonais Shimabuku est allé à la rencontre des habitants vivant dans l’immeuble situé en face du Crédac en leur offrant une fleur pour les inciter à se rendre à la Manufacture des Œillets le soir du vernissage de son exposition. « La pratique curatoriale, c’est être le prolongement de la main et de la pensée de l’artiste », conclut Claire Le Restif.
Historienne de l’art, Claire Le Restif a d’abord été assistante à la direction artistique du centre d’art contemporain La Ferme du Buisson à Noisiel de 1994 à 2000 et commissaire d'exposition indépendante de 2001 à 2003. Depuis 2003, elle dirige le Centre d’art contemporain d’Ivry-le Crédac qu’elle a installé à la Manufacture des Œillets en 2011. Elle y a mis en place Royal Garden, un projet curatorial en ligne en 2008 et le Crédakino, un espace dédié à la diffusion d’œuvres vidéo en 2016. Elle est l’auteure de Index, 1987-2017, livre retraçant les 30 ans d’histoire des expositions du Crédac (graphisme Mathias Schweizer et Thibaut Robin, 672 pages, éditions Dilecta). Parallèlement, Claire Le Restif a été membre du Comité « Art dans la ville » à Paris (de 2004 à 2008), membre du jury « Jeune création » (2005 et 2015), commissaire pour le prix Altadis à Madrid et Paris (2006) et membre du comité de sélection du Salon de Montrouge (2009 et 2017). Depuis 2007, elle est membre de la commission pour la commande publique au titre du 1% dans le Val-de-Marne. Elle a également été membre du comité d’achat du FRAC de Bourgogne, du FRAC des Pays de la Loire et du Fonds d’art contemporain-Paris Collections. Actuellement, elle est membre de l’Assemblée générale du Frac Ile-de-France et de la commission d’aide à l’édition et à l’exposition du CNAP (2018-2020). En septembre 2019, elle a été la commissaire du 21e Prix Fondation d'entreprise Ricard.
