3Programmation et savoir-faire
Ce qui motive les choix de la programmation, explique José-Manuel Gonçalvès, c’est moins la recherche d’un équilibre entre les formes patrimoniales et les disciplines contemporaines que les projets eux-mêmes. Lorsque le comité de direction se réunit, « on ne pas regarde pas les formes d’art au travers des disciplines ou des générations ; on considère davantage leur capacité à raconter le monde d’aujourd’hui ». Le but recherché : tisser des liens dans un espace et une temporalité partagés de manière à multiplier les chances de rencontres entre les différents publics, entre les visiteurs et les artistes mais aussi entre les artistes eux-mêmes. Adepte de la pluridisciplinarité et de la transdisciplinarité, José-Manuel Gonçalvès rajoute avec humour “l’indisciplinarité”… Au Centquatre, il cherche à faire quelque chose qui soit à l’image de la ville, inspirant pour la ville et qui aspire la ville… Paris étant une ville d’art et de culture, il est logique que toutes les formes artistiques puissent s’y exprimer, l’idée est de « faire ville ». Ayant acquis un savoir-faire et étant en quête de nouvelles ressources, le Centquatre a également créé un département proposant des prestations d’ingénierie culturelle et de conseil. « Ainsi on mène des projets ailleurs, en France et à l’étranger », conclut José-Manuel Gonçalvès.
Des hautes études en Pratiques sociales, des débuts comme formateur sportif, la responsabilité d’un premier lieu à 21 ans, la promotion de la culture française à l’étranger à 35, la direction d’une première scène nationale (La Ferme du Buisson) à 38… C’est un parcours singulier qui a conduit José-Manuel Gonçalvès jusqu’à la tête d’un des hauts lieux actuels de la culture contemporaine à Paris. Directeur du Centquatre depuis 2010, réalisateur des Nuits Blanches 2014 et 2015, directeur artistique de nombreuses expositions comme récemment un parcours d’art contemporain, Paysages Bordeaux, et Panorama 20 au Fresnoy, le directeur artistique et culturel du Grand Paris Express a des curiosités protéiformes. A son image, le Centquatre est aussi bien un lieu de production artistique que d’innovation dans le champ des industries créatives.