1Formation et méthodologie
En introduction, Dominique Moulon interroge Valérie Belin sur sa formation à l’Ecole des Beaux-arts de Bourges, un choix pour répondre à son désir d’étudier la photographie, et sur l’aspect sériel de son travail articulé en typologies « d’objets ou personnages extra-ordinaires » comme Bodybuilders (1999) ou Transsexuels (2001)… Ces séries sont réalisées selon un protocole qui se répète d’image en image : fond blanc, prise de vue frontale, netteté intégrale, absence de perspective… Valérie Belin explique ensuite comment l’art minimal américain et l’art baroque italien ont influencé son travail. Interrogée sur la notion de savoir-faire, elle détaille les différentes phases de création nécessaires à l’élaboration de ses œuvres, de la prise de vue à la sélection de la lumière et des optiques en passant par la retouche et le tirage. Des étapes auxquelles elle accorde une égale importance, insistant sur celle de la post-production avec Photoshop, « phase d’enrichissement de l’image », qu’elle compare au travail du peintre.
Après avoir étudié à l’école des beaux-arts de Versailles (1983-1985), puis à l’école nationale supérieure d’art de Bourges (1985-1988), Valérie Belin obtient un DEA en philosophie de l’art (université Paris Panthéon-Sorbonne, 1989). Le medium photographique est à la fois le sujet de son œuvre et son moyen de réflexion et de création. La lumière, la matière et le « corps » des choses et des êtres constituent le terrain de ses expérimentations. Exposées dans le monde entier, ses images ont intégré de nombreuses collections publiques et privées. Lauréate du prix Pictet en 2015, elle a été nommée officier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2017.