3Les robots penseront-ils ?
Dans ce chapitre, à partir de l’étude des œuvres littéraires et cinématographiques de Philip K. Dick et Ridley Scott, (traitant des mêmes histoires et des mêmes personnages), la philosophe cherche à mettre en exergue les différences entre ces deux fictions ; si le premier s’interroge sur qu’est-ce qu’être « humain », sur ce qui le définit et le détermine en tant que tel (en se situant du côtés des répliquants, des androïdes) Ridley Scott lui, pousse les choses à leur extrême puisque les androïdes qu’il imagine sont une nouvelle espèce et non des simples « copies »… Pourquoi ces différences dans le traitement des robots humanoïdes ? Par ailleurs, Dominique Moulon, citant l’article « La vallée de l’étrange » de Masahiro Mori interrogera Manuela De Barros sur le rapport que nous entretenons vis-à-vis de la représentation de ces créatures robotiques ressemblant étrangement à des humains… Puis elle nous parlera de Bina 48, la version androïde de Bina Rothblatt, l’une des entrepreneures les plus connues d’Amérique. Reprenant la question posée à Laurence Devillers, il s’agira de se demander si les machines pourront-elles un jour penser comme les humains ? Cela amène la chercheuse à poser une autre question ; que veut dire « penser comme un humain » ? Enfin, seront évoquées les machines de Thomas Edison, qui au XIXe siècle, ont tenté de communiquer avec les morts et le monde de l’au-delà.
Manuela de Barros est philosophe, théoricienne des arts et maîtresse de conférences en philosophie, esthétique et théories des Arts à l’Université Paris 8, département Arts plastiques.
Essayiste, conférencière, ses travaux portent sur trois axes majeurs dont l’esthétique de l’art contemporain et des nouveaux médias ; les rapports entre les arts, les sciences et les technologies ; les modifications biologiques, anthropologiques et environnementales liées aux technosciences, notamment celles envisagées par les artistes. Les passages entre les sciences et la construction fictionnelle (en art ou en littérature) dont elles sont la source imaginaire. Mais aussi l’approche philosophique des archétypes du pouvoir et de la domination ; les mythologies contemporaines ; les technologies dans leur lien au politique et à l’économie et les stratégies de transgression et de déplacement telles qu’apportées par les théoriciennes du genre (gender) et le féminisme contemporain.