2Internet et pouvoir politique
Qu’est-ce que le « kill switch » ? Quels sont les exemples les plus parlants de l’usage d’Internet à des fins de propagande et de pouvoir ? Il faut comprendre qu’en se situant dans le contexte de la sociologie du numérique, ou plus en général sur le regard que les Sciences Sociales peuvent porter sur le numérique, le réseau internet qui est intrinsèquement lié à la « puissance régalienne » puisque né des recherches militaires. Antonio Casilli se demandera également si actuellement, dans nos sociétés, nous ne sommes pas en train d’introduire des effets de réverbération, voire de cacophonie pour empêcher certains acteurs politiques (ou certains partis) de s’exprimer. A la suite de cela, le sociologue des réseaux se penchera sur l’épineux couple « médias sociaux » et « vie privée » ; comment se familiarise-t-on avec une plateforme et un environnement social préalablement constitués de normes et de comportements admis ou non ? Jusqu’à quel point la « vie privée » peut-elle le rester lorsque cette dernière s’expose au sein d’une communauté en ligne ?
Antonio A. CASILLI est maître de conférences à Telecom ParisTech et chercheur associé à l’EHESS. Il est membre de l’Institut Interdisciplinaire de l’Innovation (I3 CNRS). Ses recherches portent principalement sur les libertés fondamentales à l’heure du numérique (vie privée, travail, liberté d’expression, santé) qu’il étudie en articulant des méthodologies qualitatives et des outils computationnels.
Il a mené plusieurs terrains d’enquête internationaux (notamment aux EU, en Russie, en Chine et en Amérique latine).
Ses derniers ouvrages : Le phénomène ‘pro-ana’ (Presses des Mines, 2016, avec P. Tubaro) ; Qu’est-ce que le digital labor ? (INA Éditions, 2015, avec D. Cardon) ; Against the Hypothesis of the End of Privacy (Springer, 2014, avec P. Tubaro et Y. Sarabi) ; Les liaisons numériques (Seuil, 2010).
Pendant longtemps chroniqueur régulier sur France Culture, il (s’)agite (dans) les médias (Le Monde, Libération, L’Obs, France Télévisions, Arte, BBC, Wired).
Il tweete de manière soutenue sous le compte @AntonioCasilli.
