4Histoires de recyclage

Sabine Barles décrit le rôle majeur joué par les chiffonniers aux XIXe et XXe siècles dans la récupération des sous-produits urbains car ils sont utiles à l’industrie et à l’agriculture. Elle mentionne la puissance des grossistes du chiffonnage qui fixent le prix du papier jusque dans les années 1960. Elle aborde ensuite le recyclage des os d’animaux pour en faire des objets, la récupération du gras pour en faire de la graisse servant au secteur de la mécanique et, enfin, celle de la gélatine pour différents usages : préparations alimentaires, négatifs photo et autre fabrication du phosphore. Et parle de l’invention du “charbon animal”… Sabine Barles aborde ensuite les bouleversements liés à l’arrivée de la pétrochimie et du plastique. 

Sabine Barles

Formée à l’ingénierie civile, puis à l’urbanisme et à l’histoire des techniques, Sabine Barles est professeure d’urbanisme et aménagement à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle est spécialisée dans l’étude du « métabolisme urbain » (étude des flux d’énergie et de matière dans les environnements urbains) et l'écologie territoriale. Elle travaille notamment sur l’agglomération parisienne, la gestion de ses eaux, de ses sous-produits et de ses déchets, de sa voirie et de son sous-sol. Ses travaux permettent d’interroger la constitution du régime socio-écologique dominant et la notion de transition. Elle s’est aussi intéressée au rôle de certaines professions et savoirs dans la transformation des espaces urbains depuis le XVIIIe siècle. Elle a participé à plusieurs ouvrages parmi lesquels : L’invention des déchets urbains (collectif, 2005), Que faire des déchets ménagers ? (collectif, 2012) Métabolisme et métropole, la métropole lilloise, entre mondialisation et interterritorialité (avec Marc Dumont, 2021).