3Réel versus virtuel
Selon Nils Aziosmanoff, une des grandes ruptures nées du numérique, c’est que l’artiste ne crée plus l’œuvre elle-même mais le processus qui la génère. Il fait le parallèle avec le paysagiste du XVIIIe siècle qui composait avec la terre, le vent, l’ensoleillement, etc. pour créer les conditions d’émergence du jardin. Ce que fait aujourd’hui l’artiste en élaborant des dispositifs avec l’intelligence artificielle, les capteurs ou les data : il crée des dispositifs capables de voir, d’entendre, d’analyser, d’agir de manière autonome et d’interagir avec le spectateur. « On est en dans quelque chose de vivant ». Ensuite, Nils Aziosmanoff explique que si la photographie et le cinéma représentent deux avancées décisives dans la manière de capter le réel, avec la réalité virtuelle, on franchit une autre étape. On peut désormais, en effet, le modéliser et naviguer dedans, etc. Enfin, avec la réalité augmentée, le réel et le virtuel se superposent et, ainsi, c’est le réel qui devient fiction… En conclusion, Nils Aziosmanoff donne sa vision des musées de demain : ils sont voués à se renouveler et à rendre le spectateur plus actif. Enfin, il donne son point de vue sur les NFT.
Nils Aziosmanoff est président cofondateur du Cube, centre de création numérique qui compte parmi les plus réputés d’Europe. Expert en innovation, il travaille depuis 20 ans sur les questions liées à l’innovation territoriale autour du concept de « ville intelligente, créative et résiliente », appliqué à de nombreux projets concrets. Nils Aziosmanoff débute comme musicien de jazz, directeur du conservatoire de musique et de danse de Jouy-en-Josas et enseignant en micro informatique musicale à l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) et à l’Institut International de l’Image et du Son (IIIS). Passionné par les liens entre innovation et création, il cofonde Le Cube en 2001. Conférencier, il co-anime les "Rendez‐vous des futurs » qui totalisent plus de 130 émissions sur les enjeux de la société numérique (www.rendezvousdufutur.com). Il dirige le séminaire Nouveaux imaginaires du numérique à l’Institut Mines Télécom et à Sciences Po. En 2016, il fait partie des « 100 personnalités constituant la Relève » sélectionnées par Les Echos. En 2018, il reçoit le Prix du Forum Changer d'ère qui récompense chaque année une personnalité du changement positif, sous le haut patronage du Président de la République. Il est Chevalier des Arts et des Lettres.
