5Blockchain & réglementation
Abordant les possibilités offertes par la Blockchain, Henri Verdier cite l’exemple de l’agence nationale des fréquences, une blockchain dans l’État, mais explique que dans de nombreux cas, il n’y a rien à gagner à décentraliser. Selon lui, la Blockchain reste intéressante pour certains usages mais n’a pas d’intérêt majeur pour les monnaies, faisant référence aux manipulations de cours, aux escroqueries et aux utilisateurs qui sont majoritairement des mafias ou des cybercriminels. Il évoque un projet de l’Europe de créer un euro numérique, monnaie qui n’a finalement jamais vu le jour… Quant à la question de la régulation, elle est complexe. Si celle-ci est nécessaire, il ne faut pas non plus qu’elle devienne un fardeau bureaucratique, concluant : « L’innovation a besoin de la civilisation ».
Ancien élève de l’École normale supérieure, Henri Verdier a été nommé Ambassadeur pour le Numérique en Conseil des ministres le 15 novembre 2018 après avoir été Administrateur Général des Données en 2014 et directeur interministériel du numérique et du système d’information et de communication de l’État (DINSIC) en 2015. Auparavant en 2013, il avait dirigé Etalab, une mission chargée de l’ouverture des données publiques sous l’autorité du Premier ministre. Sous sa direction, Etalab a développé une nouvelle version de « data.gouv.fr », hébergeant de nombreuses données publiques en faisant le premier portail d’open data au monde à accueillir les données et les réutilisations des citoyens. Henri Verdier a aussi fondé et dirigé la société Odile Jacob Multimédia après avoir rejoint Lagardère Active comme directeur chargé de l’innovation en 2007. Il a été cofondateur – avec Jean-Michel Lasry, Pierre-Louis Lions et Olivier Guéant – de la société MFG-Labs qu’il a quittée en 2012. Membre fondateur du pôle de compétitivité Cap Digital, Henri Verdier en a exercé la vice-présidence de 2006 à 2008 avant d’en être élu président du Conseil d’administration de 2008 à janvier 2013. Il est membre du conseil scientifique de l’Institut Mines-Télécom ainsi que du comité de prospective de l’ARCEP et du comité de prospective de la CNIL.