6La relation à l’autre
Dans un premier temps, Valérie Belin explique comment son travail, avec la série Super Models(2015), devient hybride par l’adjonction de matériaux non purement photographiques qui viennent « à la fois animer et dissoudre le sujet, le monter pour ce qu’il est, c’est-à-dire un stéréotype ». Dans Painted Ladies(2017), « des portraits à l’ère du digital », les images tirent leur titre du nom des brosses et pinceaux utilisés pour peindre ou maquiller mais aussi des outils de retouche numérique des logiciels de traitement d’images. Valérie Belin raconte ensuite le dialogue qui s’instaure – parfois – avec les collectionneurs, son rapport aux commissaires d’exposition qui souvent l’éclairent sur son propre travail tout comme certains textes critiques. Quant à la scénographie, étant donné que l’installation n’est pas au cœur de son œuvre, elle précise aimer maîtriser, autant que possible, certains éléments de l’accrochage comme la lumière, la hauteur des tirages et le déroulé. En conclusion, à la demande de Dominique Moulon, elle adresse un conseil aux artistes débutants.
Après avoir étudié à l’école des beaux-arts de Versailles (1983-1985), puis à l’école nationale supérieure d’art de Bourges (1985-1988), Valérie Belin obtient un DEA en philosophie de l’art (université Paris Panthéon-Sorbonne, 1989). Le medium photographique est à la fois le sujet de son œuvre et son moyen de réflexion et de création. La lumière, la matière et le « corps » des choses et des êtres constituent le terrain de ses expérimentations. Exposées dans le monde entier, ses images ont intégré de nombreuses collections publiques et privées. Lauréate du prix Pictet en 2015, elle a été nommée officier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2017.