4Du temps pour chercher
Favorise-t-on actuellement la sérendipité dans la recherche institutionnelle ? Quelles sont les conditions nécessaires au processus sérendipien ? Quel est le point de vue de Sylvie Catellin sur ces questions ? Selon elle, les contraintes de rendement actuelles favorisent les programmes planifiés en fonction d’objectifs prédéfinis nuisibles à la créativité, aux antipodes de la recherche exploratoire. Or pour « tirer parti de l’inattendu », il est important de pouvoir prendre son temps, observer, analyser, interpréter. Au cours d’une expérience, il est possible de tomber sur quelque chose qui surprend et qui peut orienter différemment la recherche et ses résultats. Entreprendre des recherches exploratoires implique la prise de risques.
Sylvie Catellin est maître de conférences habilitée à diriger des recherches en sciences de l’information et de la communication. Elle est chercheur au Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines – Université Paris-Saclay, où elle enseigne et dirige le Master « Evénementiel, Médiation des Arts et des Sciences » (EMAS).
Ses recherches portent sur les relations entre sciences, arts et littérature dans la création, la médiation et la diffusion des savoirs. Elle s’intéresse aux modalités de la découverte et notamment au concept de sérendipité, sur lequel elle a publié récemment une enquête historique et épistémologique intitulée Sérendipité. Du conte au concept (Seuil, 2014). Elle est membre du Comité éditorial de la revue Études Digitales (Classiques Garnier).