3Économie de la donnée

Est-il possible de considérer positivement le data mining ou le data marketing ? Ces données ne permettent-elles pas d’améliorer, entre autre, le champ de la médecine ? Sadin s’inscrit en faux contre cette pensée positiviste du partage des données en évoquant ce qu’il appelle leur caractère « massivement structurant ». En effet, les entreprises qui analysent ces données, s’en servent à des fins principalement économiques ; la vocation massive des données qui collectent toutes ces informations sur les individus, étant de contrôler, d’organiser les séquences de nos vies via des systèmes algorithmiques. Le philosophe se place ainsi en opposition à ce modèle industriel entrainant un modèle civilisationnel fondé sur la connaissance en temps réel d’un nombre de plus en plus étendu de comportements individuels.

Eric Sadin

Éric Sadin est écrivain et philosophe, il alterne la rédaction de textes littéraires et théoriques. Il a publié plusieurs ouvrages, notamment une trilogie explorant l’état contemporain de nos rapports aux technologies numériques : Surveillance Globale – Enquête sur les nouvelles formes de contrôle ; La Société de l’anticipation ; L’Humanité Augmentée – L’administration numérique du monde. Il est intervenant régulier à Sciences Po Paris, et intervient dans de nombreuses universités et centres de recherches en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Il a été professeur à l’école supérieure d’art de Toulon, et visiting professor à L’ECAL de Lausanne et à l’université d’art IAMAS (Japon). Fondateur et rédacteur en chef de la revue éc/artS (Pratiques artistiques & nouvelles technologies, 1999-2003). Lauréat de la Villa Kujoyama ; Prix Pompidou 2005, pour la conception d’une version multimédia de son livre Tokyo paru la même année chez P.O.L. Il vient de publier un nouvel essai : La Vie algorithmique – Critique de la raison numérique(L’échappée, 12 mars 2015).

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