2Photographies versus images
Remontant le temps, Michel Poivert évoque l’arrivée des premiers appareils photo numériques au milieu des années 1990. Il remarque que, dans un premier temps, les usages ne changent pas, ou très peu. Les comportements vont vraiment évoluer avec la démocratisation d’Internet et l’apparition de Flickr en 2004. La question de l’archivage et de la conservation des images se pose car les technologies évoluent, deviennent obsolètes et, surtout, on fait beaucoup plus d’images. L’arrivée de l’iPhone en 2007 va faire de chaque individu un reporter en puissance. Mais faire des images ne signifie pas être photographe, explique Michel Poivert. Enfin, sont évoqués les changements engendrés par l’arrivée d’Instagram, « le royaume des images ». Les photographes ont su s’en emparer mais, paradoxalement, c’est là qu’on trouve le plus d’images au style vintage, conclut Michel Poivert.
Professeur d'histoire de l'art à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne où il a fondé la chaire d’histoire de la photographie, Michel Poivert est également critique, commissaire d'exposition et préside le Collège international de photographie. Il a notamment publié 50 ans de photographie française de 1970 à nos jours (Textuel, 2019), La photographie contemporaine (Flammarion, 2018), Gilles Caron, 1968 (Flammarion, 2018), Les peintres photographes (Mazenod, 2017), Brève histoire de la photographie, essai (Hazan, 2015), Gilles Caron, le conflit intérieur (Photosynthèse, 2012) et L’image au service de la révolution (Le Point du Jour Éditeurs, 2006). Il a été commissaire de nombreuses expositions dont : « 50 ans de photographie française » (Palais Royal, Paris 2020), « Philippe Chancel Datazone », (Rencontres d’Arles, 2019), « Gilles Caron Paris 1968 » (Hôtel de Ville, Paris, 2018), « Nadar, la Norme et le Caprice » (Multimedia Art Museum, Moscou, 2015), « Gilles Caron, le conflit intérieur » (Musée de l'Élysée, Lausanne, 2013), « L’Événement, les images comme acteur de l’histoire » (Jeu de Paume, Paris, 2007), « La Région humaine » (Musée d’art contemporain, Lyon, 2006).