5Autour de l’image

Focus sur les années 1980 et 1990 : Michel Poivert aborde la place de l’objet du quotidien représenté en grand format amenant à s’interroger : est-ce de la photo, une installation, de la sculpture ? Il cite Patrick Tosani. Autres caractéristiques de cette période : la montée en puissance des collectifs de photographes qui se substituent aux agences, par exemple Tendance Floue. « Un mode d’organisation en réaction à la crise de la presse, et aussi une alternative au modèle dominant », explique l’historien qui cite aussi quelques théoriciens et critiques : Roland Barthes et Philippe Dubois, Robert Delpire, etc. Il rappelle que la France est particulièrement dynamique en matière de photographie au regard de ses nombreux festivals, galeries, éditeurs, etc. Peut-on pour autant parler d’une école française ? Non, répond Michel Poivert car la production est d’une grande diversité et nombreux sont les étrangers qui ont choisi l’hexagone, comme William Klein. Mais il y a selon lui des mouvements spécifiques, comme la réinvention du reportage à l’image de Guillaume Herbaut.

Michel Poivert

Professeur d'histoire de l'art à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne où il a fondé la chaire d’histoire de la photographie, Michel Poivert est également critique, commissaire d'exposition et préside le Collège international de photographie. Il a notamment publié 50 ans de photographie française de 1970 à nos jours (Textuel, 2019), La photographie contemporaine (Flammarion, 2018), Gilles Caron, 1968 (Flammarion, 2018), Les peintres photographes (Mazenod, 2017), Brève histoire de la photographie, essai (Hazan, 2015), Gilles Caron, le conflit intérieur (Photosynthèse, 2012) et L’image au service de la révolution (Le Point du Jour Éditeurs, 2006). Il a été commissaire de nombreuses expositions dont : « 50 ans de photographie française » (Palais Royal, Paris 2020), « Philippe Chancel Datazone », (Rencontres d’Arles, 2019), « Gilles Caron Paris 1968 » (Hôtel de Ville, Paris, 2018), « Nadar, la Norme et le Caprice » (Multimedia Art Museum, Moscou, 2015), « Gilles Caron, le conflit intérieur » (Musée de l'Élysée, Lausanne, 2013), « L’Événement, les images comme acteur de l’histoire » (Jeu de Paume, Paris, 2007), « La Région humaine » (Musée d’art contemporain, Lyon, 2006).

photographie-grand-paris.fr