6antiDATA, désobéissance numérique
Comme les autres arts, le net art a une dimension politique, car c’est une forme d’art démocratique. Jean-Paul Fourmentraux fait référence à Joëlle Zask et son ouvrage Participer. Elle distingue trois temps : “prendre part”, “apporter sa part” et “recevoir sa part”. Cela s’est joué dès les prémices d’Internet car le web est un territoire horizontal, non hiérarchique, favorable aux dynamiques de partage, de collaboration, etc. Bien des philosophes ont décrit la technologie comme un pharmacon, depuis Platon à Bernard Stiegler en passant par Hannah Arendt et Paul Virilio, explique Jean-Paul Fourmentraux. Il évoque ensuite Bernard E. Harcourt qui dans ses ouvrages pointe les revers d’Internet et une forme de servitude volontaire. Il cite des artistes ayant travaillé sur les dérives d’Internet : Julien Prévieux, Benjamin Gaulon, etc.
Socio-anthropologue (PhD), Jean-Paul Fourmentraux est professeur de Philosophie et Sociologie des arts et médias à l’Université Aix-Marseille. Il dirige des recherches (HDR Sorbonne) à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Membre du Centre Norbert Elias (UMR-CNRS 8562) et initiateur du programme Art-Science-Société de l'Institut Méditerranéen d'Études Avancées (IMéRA), il fait partie de l’association Internationale des Critiques d’art (AICA). Ses travaux interdisciplinaires portent sur les enjeux politiques et anthropologiques des arts et des technologies contemporaines.
Il est l’auteur des ouvrages Art et internet (CNRS, 2005, rééd. 2010), Artistes de laboratoire (Hermann, 2011), L’œuvre commune (Presses du réel, 2012), L’Œuvre virale. Net art et culture Hacker (La Lettre Volée, 2013), antiDATA, la désobéissance numérique (Presses du réel, 2020). Il a également dirigé les ouvrages L’Ere Post-media (Hermann, 2012), Art et Science (CNRS, 2012), Identités numériques (CNRS, 2015), Digital Stories (Hermann, 2016), Images Interactives (La Lettre Volée, 2017).
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