2L’image comme environnement

Que signifie « rentrer dans l’image » ? Pour répondre en partie à cette question, le chercheur en esthétique s’appuiera sur un texte de Pline l’Ancien (23-79) qu’il s’agira dès lors de décrire. Par cela, il s’agira de concevoir l’espace iconique comme susceptible d’activer le spectateur ; ainsi, l’image n’est pas conçue comme quelque chose de statique, fixe et séparée par un cadre de la réalité mais au contraire une image qui s’offre comme un environnement à habiter, dans lequel s’installer. Le trompe-l’œil consiste à nier, à déconstruire l’image en tant que représentation, en tant qu’elle re-présente une réalité. Cela conduira Andrea Pinotti à décrire dans un premier temps la légende de l’artiste de la dynastie Tang Wu Daozi (680-740) puis à s’intéresser au film Sherlock jr de Buster Keaton en insistant sur le rôle du montage en tant qu’il modifie l’entrée en fiction et interroge la continuité spatio-temporelle de l’image en mouvement.

 

Andrea Pinotti

Andrea Pinotti enseigne l’Esthétique à l’Università degli Studi di Milano, et s’intéresse aux théories de l’image et aux études visuelles, à la tradition morphologique, aux théories de l’empathie, à la question de la mémoire sociale et de la mémorialisation monumentale. Membre d’institutions comme l’Italian Academy for Advanced Studies at Columbia University, le Warburg Institute à Londres, le ZfL à Berlin, le Collège International de Philosophie de Paris, actuellement (2017-18) il travaille à l’Institut d’Etudes Avancées de Paris sur un projet intitulé « Hyperimage. Simulation, immersion et le défi des environnements hyperréalistes”

Parmi ses publications, on compte les volumes : Il corpo dello stile (1998, 2e éd. 2001); Piccola storia della lontananza (Milan 1999); Memorie del neutro (2001); Quadro e tipo (2004); Estetica della pittura (2007); Il rovescio dell’immagine (2010); Empatia (2011 : traduction française Empathie. Histoire d’une idée de Platon au posthumain, Vrin 2016). Avec Antonio Somaini il a publié le volume Cultura visuale (2016) et il a codirigé l’ouvrage collectif Teorie dell’immagine (2009) et l’anthologie de Walter Benjamin, Aura e choc (2012). En 2018 il s’est vu attribuer le prix de l’Aby-Warburg-Stiftung de Hambourg.