4Les robots ; des fantasmes à la réalité.
Des entreprises telles qu’Apple, Google, etc., assument de nos jours, à la place des États, un certain nombre de fonctions qui relevaient des prérogatives de ces derniers (sécurité intérieure, banque centrale, justice prédictive, etc.). Quel rôle joue l’État dès lors que des services deviennent de plus en plus délégués à ces entreprises privées ? Jusqu’à quel point ces agents peuvent-ils prendre leur autonomie ? Ces changements de responsabilité ne conduiraient-ils pas à une reconfiguration politique du monde dans lequel on est ? En interaction de plus en plus forte avec des automates, nous assistons à une transformation de notre quotidien ; aussi, dans un monde de plus en plus automatisé, robotisé, numérisé, comment le rôle des êtres humains peut-il évoluer ? Quelles sont les conséquences observables sur les emplois ? Jean-Gabriel Ganascia donnera quelques exemples de « fantasmes » existant autour des robots et tentera de montrer qu’il ne s’agit en réalité que de craintes excessives relevant d’une certaine mythologie. En revanche, il s’agira de voir en quoi ces automates posent de nouveaux problèmes en termes de responsabilité.
Jean-Gabriel Ganascia est professeur d’informatique à l’université Pierre et Marie Curie (UPMC), membre senior de l’Institut Universitaire de France, membre de la CERNA (Commission de réflexion sur l’éthique des recherches dans les sciences du numérique d’Allistene), EurAI (European Association for Artificial Intelligence) fellow et président du COMETS (comité d’éthique du CNRS). Il poursuit ses recherches sur l’intelligence artificielle au LIP6 (Laboratoire d’Informatique de l’université Paris 6) où il dirige l’équipe ACASA. Il est aussi directeur adjoint du laboratoire d’excellence (Labex) OBVIL au sein duquel les équipes de littérature de l’université Paris-Sorbonne coopèrent avec les informaticiens de l’UPMC sur le versant littéraire des humanités numériques. Dans le passé il a piloté la recherche française en sciences cognitives en dirigeant le groupement d’intérêt scientifique « Sciences de la cognition ». Ses activités de recherche portent actuellement sur l’apprentissage machine, sur la fusion symbolique de données, sur l’éthique computationnelle, sur l’éthique des ordinateurs et sur le versant littéraire des humanités numériques.
Le mythe de la Singularité : faut-il craindre l’intelligence artificielle ?, éditions du Seuil, 2017.
L’intelligence artificielle : vers une domination programmée ?, éditions du Cavalier Bleu, 2017.