4Internet, le grand tournant
Dès la démocratisation d’Internet au début des années 1990, des artistes commencent à considérer cet espace comme un média à part entière, l’utilisant pour faire œuvre. C’est le cas de Grégory Chatonsky, de incident.net ou encore de net.art. Dominique Moulon compare ces pionniers aux artistes du Land Art qui ont fui le monde de l’art. De leur côté, ceux du numérique ont mis du temps à être reconnus par les institutions. Aujourd’hui cela apparaît comme une évidence avec les NFT. La multiplication d’œuvres impliquant machines et bases de données semble avoir renforcé le caractère obsessionnel des artistes, explique Dominique Moulon. Il revient sur quelques étapes clés, comme l’apparition du téléphone portable, de Flickr, YouTube… Conséquence, les artistes s’approprient des contenus d’amateurs et vice versa.
Curateur indépendant, critique d’art et enseignant, Dominique Moulon a étudié les arts visuels à l'École nationale supérieure d'art (ENSA) de Bourges et est titulaire d’un doctorat en Arts et sciences de l’art. Membre de l'Association française des commissaires d'exposition (CEA), il a été curateur pour les galeries Ars Longa, Vanessa Quang, Julio Gonzalez, Vossen et Plateforme, les foires Show Off et Variation, le centre d’art de la Maison populaire de Montreuil, la Cité internationale des arts, le Centre Culturel Canadien et la Capsule au Bourget. Également membre de l'Association internationale des critiques d'art (AICA), il a rédigé de nombreux articles pour des catalogues d’exposition, ouvrages collectifs et magazines spécialisés. Actuellement, il collabore avec les revues ArtPress, TK-21. Il est aussi l’auteur des livres Art contemporain nouveaux médias (2011), Art et numérique en résonance (2015), L’art au-delà du digital (2018) et Chefs-d'œuvre du XXIe siècle (2021) aux nouvelles éditions Scala. Enfin, Dominique Moulon est membre de l’Observatoire des mondes numériques en sciences humaines (OMNSH) et enseigne à l’École professionnelle supérieure d’arts graphiques (EPSAA) de la ville de Paris, la School of the Art Institute (SAIC) de Chicago et l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.