1Du numérique dans l’art
Maurice Benayoun a très tôt utilisé l’image de synthèse aujourd’hui appelée 3D, comme dans Les Quarxs, une œuvre datant de 1991-1993. « Ce qui m’intéressait, c’était la dimension métaphysique […] et présenter quelque chose comme une vérité alors qu’il s’agit d’une réalité complètement construite ». Il évoque Les Grandes questions (1994-1995) où il explore les potentialités de la réalité virtuelle, puis, Les Tunnels (1995), pièce mettant en scène l’idée des rencontres à distance de gens ne se connaissant pas, cela bien avant les plateformes de communication à distance. Enfin, il cite World Skin (1997), primée au festival Ars Electronica. Comme toujours dans son travail, il ne s’agit pas uniquement de faire une démonstration technologique mais de créer une expérience. Ici, une situation d’immersion au sein de laquelle le public est photographe et où l’appareil photo devient l’équivalent d’une arme à feu : ce qui est pris en photo est effacé de la scène.
Maurice Benayoun est un artiste plasticien, curateur et théoricien français. Après avoir suivi un double cursus en Arts Plastiques à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et en Lettres Modernes à Paris 4 Sorbonne, il devient enseignant. Notamment d’art, vidéo de création et de nouveaux médias de 1984 à 2002 à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Parallèlement, il développe une pratique artistique en art numérique. Photographie, vidéo, installation, performance… son œuvre est protéiforme. Depuis une quarantaine d’année, il recourt aux outils les plus variés au fur et à mesure de leur apparition : image de synthèse, réalité virtuelle, robotique, intelligence artificielle, etc. Docteur en Arts Plastiques et Sciences de l’Art en 2008, il devient maître de conférences à l’Université Paris 8 l’année suivante. Maurice Benayoun est cofondateur et directeur artistique du CITU (Création Interactive Transdisciplinaire Universitaire) où il poursuit son activité de recherche, de création et de réflexion sur les médias émergents. En 2011, il fonde H2H Lab (Human to Human Lab), fédération de laboratoires et organisation dédiée à la recherche dans le champ des nouveaux médias et leurs implications esthétiques et sociales. En septembre 2012, il devient professeur et chercheur à la School of Creative Media de City University of Hong Kong où il enseigne pendant plus de dix ans.