1Aux prémices de l’art numérique
« J’aime à dire que l’esthétique numérique a commencé avant le numérique », explique Gilles Avarez qui évoque le cinéma expérimental des années 30, notamment Hans Richter, peintre, sculpteur et cinéaste d’origine allemande, et les frères Whitney qui ont, dès les années 1940, utilisé des ordinateurs analogiques pour créer une interaction entre le son et l’image. Poursuivant son parcours dans le temps pour évoquer les prémices de l’art numérique, Gilles Alvarez cite Stephen Beck et l’art vidéo en général, le cinéma augmenté et l’art cinétique. Il explique que l’art numérique est au croisement de différentes disciplines, dont la littérature. Il fait référence à l’âge d’or de la science fiction américaine : Philip K. Dick et Isaac Asimov et le cycle des robots, très présents dans les œuvres numériques contemporaines. Gilles Alvarez aborde ensuite les années 1980 et l’arrivée « de ce que l’on nomme les nouvelles images » dont les déclinaisons sont multiples : l’animation 3D, le design graphic animé, le cinéma interactif… Pour conclure, il cite différents outils qui ont renouvelé la pratique artistique et ont donné naissance au mapping, à l’interactivité, la générativité, la réalité augmentée ou virtuelle, etc.
Gilles Alvarez est le directeur artistique de Némo, biennale des arts numériques de la Région Île-de-France, produite par le Centquatre-Paris. Dans le cadre de Némo, qu'il a créée et dirige depuis 1997, il a notamment signé la programmation des expositions : Cinéma interactif (Forum des images, 2004), Regards caméra (Forum des images, 2005), Cinéma d'ameublement (Espace Paul Ricard, 2006), Out of the Blue/Into the Black (BIAN de Montréal 2012), Troublemakers : Sensation Versus Digital (Centquatre-Paris, 2013), Prosopopées : quand les objets prennent vie (Centquatre-Paris, 2015) et Les Faits du hasard (Centquatre, Paris, 2017). La prochaine biennale Némo, du 3 octobre 2019 au 9 février 2020, porte sur la thématique « Feu le genre humain ? » et présente notamment les expositions : Jusqu’ici tout va bien ? (Archéologies d’un monde numérique), du 12 octobre 2019 au 9 février 2020 au Centquatre-Paris (codirection artistique José-Manuel Gonçalvès), Autonomie Zéro, du 21 novembre au 1er décembre 2019 à la Cité internationale des arts (codirection Dominique Moulon) et le festival Sors de ce corps ! consacré au spectacle vivant en prise avec les nouvelles technologies du 18 janvier au 9 février 2020 dans 11 lieux d’Île-de-France (codirection artistique Marc Dondey).
