3D’une série l’autre
Bien que Guillaume Herbaut photographie désormais en couleur, le gris prend souvent le dessus dans ses images : « J’ai besoin de la brume, du froid… quand il fait trop beau, je suis comme aveugle », explique-t-il. Photographier, c’est aussi rencontrer l’autre. Avant de prendre ses modèles en photo, Guillaume Herbaut cherche à les mettre en confiance. C’est la raison pour laquelle, pour sa série Tchernobylsty, les prises de vue sont précédées de longs échanges verbaux. Photojournalisme ? Documentaire ? « Pour moi, c’est la même chose, les deux sont mêlés », explique-t-il. Guillaume Herbaut décrit ensuite son expérience à Libération, notamment la couverture de la campagne présidentielle de 2002. Il commente ensuite son travail réalisé en Albanie (série Shkodra, 2004), à Auschwitz (série Oświęcim, 2004) et à Nagasaki (série Urakami, 2005), trois volets d’un travail intitulé 7/7. En conclusion, il raconte comment il procède pour faire ses editing (choix des photos pour ses séries).
Du photojournalisme à des projets plus personnels, le travail de Guillaume Herbaut est protéiforme : parutions presse, livres, expositions, blogs… Réalisées parallèlement à des commandes pour la presse, ses projets le conduisent dans des lieux chargés d’histoire – Tchernobyl, Auschwitz, Nagasaki… – dont il interroge les symboles et la mémoire afin d’en révéler les drames invisibles. Exposées au Jeu de Paume et dans de nombreux festivals, ses photographies ont été maintes fois récompensées. Le travail de Guillaume Herbaut a également fait l’objet de plusieurs ouvrages dont La Zone (éditions Naïve), 7/7, l’ombre des vivants (éditions de La Martinière) et d’un livre de conversation racontant son parcours : Rencontres avec Guillaume Herbaut (éditions Filigranes).