2« L’écologie, un facteur de bonheur »
Rappelant que le designer doit toujours se mettre à la place de l’utilisateur, Ramy Fischler explique que le design n’est pas une science. De nombreuses idées relèvent tout simplement du bon sens. L’erreur est toujours possible, sachant qu’il s’agit d’élaborer des objets pour le futur. « Cela ne doit pas nous empêcher d’expérimenter ». Les notions d’évolution et d’adaptation sont au cœur du métier. Il faut tenir compte des enjeux écologiques, explique Ramy Fischler. Dans le domaine des aménagements intérieurs et du mobilier, il est donc de plus en plus fondamental de penser long terme. Il cite l’exemple du gradin qui fait un retour remarqué dans différents domaines, comme le monde du travail. « Les contraintes nous amènent à réinventer des mobiliers qui existent depuis longtemps ». De manière générale, Ramy Fischler pense que l’écologie « doit être un facteur de bonheur ». Il insiste ensuite sur un autre aspect : la capacité du designer à avoir un regard distancié et à favoriser la collaboration. Il salue sa formation à l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI) qui prône le collaboratif.
Diplômé de l’École nationale supérieure de création industrielle ENSCI-Les Ateliers, Ramy Fischler est un designer belge basé à Paris. En 2010, il est lauréat de l’Académie de France à Rome. Il y initie une réflexion sur l’accueil des visiteurs et des artistes tout en s’intéressant à l’histoire des mobiliers du pouvoir. Ses recherches donnent naissance à plusieurs expositions en Italie et à Paris. En 2011, il crée sa propre agence, RF Studio, où sont nés des projets aussi divers que le siège de Twitter France, le restaurant solidaire Reffetorio place de la Madeleine (en collaboration avec l’artiste JR et Encore Heureux Architectes) et le café restaurant de la National Gallery de Londres. Eclectiques, les réalisations de Ramy Fischler comptent aussi bien de l’architecture intérieure, du mobilier que de la direction artistique et de la scénographie. Ramy Fischler développe aussi une démarche artistique personnelle comme en témoigne l’installation Heterotopia en 2013 (présentée à AD Intérieurs en collaboration avec l’écrivain Jean-Baptiste Del Amo et Visual Exformation). En 2018, la Fondation Bettencourt-Schueller lui confie la direction artistique de l’exposition « Pour l’intelligence de la main » sous le commissariat d’Alain Lardet. Ramy Fischler a été directeur de diplômes à l’ENSCI-Les Ateliers pendant plusieurs années, artiste professeur invité au Fresnoy-Studio national des arts contemporains et professeur intervenant à l’école Camondo. En 2016, il a été décoré de l’ordre des Arts et des Lettres et en 2018 il a été nommé designer de l’année de Maison&Objet.
