6S’engager entre espaces réel et iconique

Du Caravage à Georges de La Tour en passant par Rembrandt, les regards en peinture constituent une donnée fondamentale du lien avec le spectateur. En outre, les affiches, comme le montrera Andrea Pinotti, jouent également avec cette donnée en engageant l’individu au sein d’une action (avec l’affiche I want you par exemple). Bien avant l’arrivée des technologies de réalité virtuelle, les artistes et publicitaires ont cherché à impliquer le spectateur dans l’espace iconique : par le biais de quels moyens ont-ils procédé ? Quelles stratégies ont été mises en place ? Du champ pictural au champ cinématographique (avec Woody Allen ou encore Kevin Spacey), le chercheur en esthétique montrera comment certains films et séries se jouent et jouent avec le spectateur en l’interpellant directement.

Andrea Pinotti

Andrea Pinotti enseigne l’Esthétique à l’Università degli Studi di Milano, et s’intéresse aux théories de l’image et aux études visuelles, à la tradition morphologique, aux théories de l’empathie, à la question de la mémoire sociale et de la mémorialisation monumentale. Membre d’institutions comme l’Italian Academy for Advanced Studies at Columbia University, le Warburg Institute à Londres, le ZfL à Berlin, le Collège International de Philosophie de Paris, actuellement (2017-18) il travaille à l’Institut d’Etudes Avancées de Paris sur un projet intitulé « Hyperimage. Simulation, immersion et le défi des environnements hyperréalistes”

Parmi ses publications, on compte les volumes : Il corpo dello stile (1998, 2e éd. 2001); Piccola storia della lontananza (Milan 1999); Memorie del neutro (2001); Quadro e tipo (2004); Estetica della pittura (2007); Il rovescio dell’immagine (2010); Empatia (2011 : traduction française Empathie. Histoire d’une idée de Platon au posthumain, Vrin 2016). Avec Antonio Somaini il a publié le volume Cultura visuale (2016) et il a codirigé l’ouvrage collectif Teorie dell’immagine (2009) et l’anthologie de Walter Benjamin, Aura e choc (2012). En 2018 il s’est vu attribuer le prix de l’Aby-Warburg-Stiftung de Hambourg.