1Du crowdsourcing au digital labor

Antonio Casilli est sociologue des réseaux, maître de conférence et spécialiste des humanités numériques. Comment le chercheur conçoit-il cette nouvelle discipline ? Qu’entend-il par le passage de « Big Brother » à « Big Other » ? Repris du concept du philosophe Slavoj Žižek, ce terme donne au sociologue la possibilité d’envisager l’époque actuelle comme celle d’un passage d’un contrôle sur la société « centralisé » (opéré par une autorité) à un autre aménagement de la surveillance de masse (surveillance participative dans laquelle chacun serait devenue le gardien de l’autre). En outre, quels sont les rapports des sociétés privées (AFAMA – Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, Alphabet) avec les Etats ? Dominique Moulon demandera à Casilli ce que signifie de nos jours « l’engagement », terme revenant fréquemment dans les médias et les politiques actuellement ; quel est le regard du sociologue sur cette question ?

Antonio Casilli

Antonio A. CASILLI est maître de conférences à Telecom ParisTech et chercheur associé à l’EHESS. Il est membre de l’Institut Interdisciplinaire de l’Innovation (I3 CNRS). Ses recherches portent principalement sur les libertés fondamentales à l’heure du numérique (vie privée, travail, liberté d’expression, santé) qu’il étudie en articulant des méthodologies qualitatives et des outils computationnels.
Il a mené plusieurs terrains d’enquête internationaux (notamment aux EU, en Russie, en Chine et en Amérique latine).
Ses derniers ouvrages : Le phénomène ‘pro-ana’ (Presses des Mines, 2016, avec P. Tubaro) ; Qu’est-ce que le digital labor ? (INA Éditions, 2015, avec D. Cardon) ; Against the Hypothesis of the End of Privacy (Springer, 2014, avec P. Tubaro et Y. Sarabi) ; Les liaisons numériques (Seuil, 2010).
Pendant longtemps chroniqueur régulier sur France Culture, il (s’)agite (dans) les médias (Le Monde, Libération, L’Obs, France Télévisions, Arte, BBC, Wired).
Il tweete de manière soutenue sous le compte @AntonioCasilli.

www.casilli.fr