5De l’innovation à l’usage
Abordant la physique quantique, Etienne Klein explique que le principe d’incertitude de Werner Heisenberg datant de 1927 a été mal compris, d’où le changement de nom pour principe d’indétermination. Revenant sur Paul Dirac, il explique que ce dernier, dans la vie de tous les jours, ne voulait dire que des choses vraies et qu’il avait une puissance d’interrogation du réel fascinante. Il cite plusieurs anecdotes. A propos de l’informatique quantique, Etienne Klein est optimiste : peut-être un jour pourra-t-on résoudre des problèmes très complexes que les ordinateurs classiques mettent beaucoup de temps à résoudre. Il faut tenir compte du temps d’adaptation des populations pour les usages. Pour les philosophes des Lumières, la technologie était vectrice de pédagogie scientifique ; aujourd’hui ce n’est plus vrai. Plus un objet est complexe, plus son usage est aisé, citant l’exemple des téléphones portables. « La technologie nous éloigne de la science qui la rend possible ».
Né en 1958, Etienne Klein est physicien et philosophe des sciences. Il est directeur de recherches au Commissariat à l'énergie atomique (CEA) où il dirige depuis 2007 le Laboratoire de Recherche sur les Sciences de la Matière. Il est membre de l’Académie des Technologies et anime tous les samedis sur France culture « La Conversation scientifique » (devenu « La science en questions » en septembre 2021). Etienne Klein s’intéresse à la question du temps et à d’autres sujets à la croisée de la physique et de la philosophie, telles l’interprétation de la physique quantique, la question de l’origine de l’univers ou encore celle du statut du vide dans la physique contemporaine. Soucieux de la diffusion des connaissances scientifiques, il a écrit une vingtaine d’ouvrages, dont un sur la vie et l’œuvre d’Albert Einstein (Le Pays qu’habitait Albert Einstein, Actes sud, 2016) et Idées de génies (avec Gautier Depambour, Champ-Flammarion, 2021).