1Des Turbulences à la Biennale de Venise
Décrivant les missions d’un conservateur dans un musée comme le Centre Pompidou, Marie-Ange Brayer explique qu’il s’agit à la fois de conserver une collection mais surtout de l’enrichir et d’organiser des expositions. Elle raconte son passage aux Turbulences-Frac Centre où elle est arrivée en 1996 comme directrice. Elle y a développé la collection d’architecture expérimentale, avec par exemple les utopies des années 60, période pendant laquelle les architectes s’affranchissent du fonctionnalisme. « Une collection faite de statements, concepts, protocoles, maquettes, etc. », résume-t-elle. En 1999, elle crée ArchiLab avec Frédéric Migayrou. Objectif : présenter des démarches prospectives en matière d’architecture. A chaque édition, 30 à 90 architectes s’y rencontraient pour débattre pendant plusieurs jours. Nombre d’entre eux y ont présenté les prémices de l’utilisation des outils numériques dans le champ de l’architecture et sont devenus, par la suite, de grandes signatures. Autre temps fort du parcours de Marie-Ange Brayer, 2002, année où elle a été la commissaire du pavillon de la Biennale d'architecture de Venise et où elle a présenté une douzaine de jeunes architectes français parmi lesquels Jakob+Macfarlane, l’agence Dominique Lyon, Manuelle Gautrand, Didier Faustino…
Marie-Ange Brayer est conservatrice, cheffe du service Design et Prospective industrielle au musée national d’art moderne, Centre Pompidou. Docteure en histoire de l’art et de l’architecture (EHESS), elle a été pensionnaire en Histoire de l’art de l’Académie de France à Rome (1994-1996). Directrice du Frac Centreà Orléans de 1996 à 2014, elle développe une collection d’architecture expérimentale devenue une référence internationale et organise de nombreuses expositions. Avec Frédéric Migayrou, elle fonde ArchiLab en 1999, des rencontres internationales d’architecture qui se déroulent chaque année jusqu’en 2013. Au Centre Pompidou depuis 2014, elle est commissaire des expositions “Global Tools” dans le cadre de l’exposition “Un art pauvre” (2016), “Imprimer le monde/Mutations-Créations” (2017), “Ross Lovegrove. Convergence” (2017), “La Fabrique du vivant/Mutations-Créations” (2019) avec Olivier Zeitoun, ainsi que de “Design et merveilleux. De la nature de l’ornement” au MAMC+ de Saint-Etienne (2018). Elle publie de nombreux articles dans les revues et catalogues sur une approche transversale de la création, entre art, design et architecture, et donne régulièrement des conférences en France et à l’international.