2De l’usage du digital

Dès le départ Valérie Belin décide de ne pas utiliser la photographie à des fins documentaires mais au contraire pour son aspect « non réaliste », notamment grâce au choix du noir et blanc, cherchant « à déréaliser » le sujet, quel qu’il soit, objet ou personne. Elle commence à travailler en couleur au moment de l’apparition du digital, et de Photoshop qui lui ouvre de nouveaux horizons : tant en termes d’interprétation des couleurs que de formes, avec notamment les surimpressions qu’elle utilise de différentes façons. D’abord en assemblant des portraits identiques, puis en mêlant des images hétérogènes, par exemple un portrait et des fleurs, un portrait et des vues de rues, etc. Récurrent dans son travail, le portrait lui permet d’examiner la notion de “vivant”, l’objectif originel consistant à déconstruire les stéréotypes qu’il s’agisse des canons de la beauté ou de la mode.  D’où le choix de passer à des modèles professionnels comme dans la série All Stars(2016) mixant portraits et Comics américains… 

Valérie Belin

Après avoir étudié à l’école des beaux-arts de Versailles (1983-1985), puis à l’école nationale supérieure d’art de Bourges (1985-1988), Valérie Belin obtient un DEA en philosophie de l’art (université Paris Panthéon-Sorbonne, 1989). Le medium photographique est à la fois le sujet de son œuvre et son moyen de réflexion et de création. La lumière, la matière et le « corps » des choses et des êtres constituent le terrain de ses expérimentations. Exposées dans le monde entier, ses images ont intégré de nombreuses collections publiques et privées. Lauréate du prix Pictet en 2015, elle a été nommée officier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2017.

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