4De l’objet à l’humain

Après avoir détaillé les partis pris de la série noir et blanc Mannequins(2003), Valérie Belin revient à ses tout premiers travaux. Dès l’origine, l’artiste élabore avec la photographie un travail complexe de construction de l’image renvoyant à une recherche d’abstraction. Dans Cristal(1993), par ses choix techniques, elle élabore des « rimes visuelles », effet également recherché dans la série des miroirs vénitiens par la suite. Il lui faudra plusieurs années pour envisager de photographier de vraies personnes. Les carcasses de viande (1998), sujet s’inscrivant dans la tradition picturale, représentent une première étape. Elle y voit à la fois la vie et la mort, l’inerte et le mouvement. En 1999, elle passe le cap « brutalement » avec Bodybuilders : découpés sur un fond blanc, ce sont « les premiers humanoïdes que je photographie ». Pourquoi eux ? Parce que ces corps se posent entre l’objet et l’humain, entre la sculpture et la personne, « des humains métalliques en quelque sorte ».

Valérie Belin

Après avoir étudié à l’école des beaux-arts de Versailles (1983-1985), puis à l’école nationale supérieure d’art de Bourges (1985-1988), Valérie Belin obtient un DEA en philosophie de l’art (université Paris Panthéon-Sorbonne, 1989). Le medium photographique est à la fois le sujet de son œuvre et son moyen de réflexion et de création. La lumière, la matière et le « corps » des choses et des êtres constituent le terrain de ses expérimentations. Exposées dans le monde entier, ses images ont intégré de nombreuses collections publiques et privées. Lauréate du prix Pictet en 2015, elle a été nommée officier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2017.

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