4Quel Internet pour demain ?
Interrogée sur les incubateurs d’entreprises, Marie Ekeland considère qu’ils sont essentiels tant d’un point de vue humain que de l’acquisition des compétences. De plus, ils véhiculent une autre valeur fondamentale : la solidarité. En ce qui concerne la fracture numérique, elle estime qu’elle est multiple car désormais le digital est partout. Il serait donc judicieux d’avoir une stratégie nationale qui intègre les dimensions d’infrastructure, d’usage, d’éducation, etc. Interrogée sur la précarité, elle prend l’exemple des USA où l’on constate un effondrement des classes moyennes. D’un côté l’intelligence artificielle amène des emplois qualifiés à grande valeur ajoutée et très bien rémunérés et de l’autre des emplois précaires et mal payés. « Le modèle social doit être remis en question », conclut-elle. Elle décrit ensuite comment la neutralité du Net a été remise en cause par Donald Trump. Quel Internet veut-on ?, s’interroge-t-elle. Enfin, elle revient sur les étapes de l’intégration du numérique dans le quotidien. Après la dématérialisation de l’économie et des médias, le numérique est en passe de transformer des secteurs qui nécessitent beaucoup d’expertises comme la santé ou l’agriculture. D’où l’arrivée d’entreprises associant des compétences diverses. « L’économie n’est plus sectorielle », conclut-elle.
Marie Ekeland fait d'abord des études de mathématiques et d’informatique à l'université Paris-Dauphine avant de commencer sa carrière en 1997 comme informaticienne à la banque d'affaires J.P. Morgan à New York. De retour à Paris, en 1998, elle complète sa formation en effectuant un master Analyse et politique économique à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. À partir de 2000, elle travaille dans le secteur du capital-risque pour le compte de CPR Private Equity. En 2005, elle devient associée du fonds ElaiaPartnerset, à ce titre, siège au conseil d’administration de Criteo, Edoki Academy, Mobirider, Pandacraft, Scoop.it, Teads, Wyplay, et Ykone… En 2012, elle cofonde l’association France Digitale visant à créer des liens entre start-upet investisseurs, et promouvoir l’économie numérique auprès des pouvoirs publics. Elle cofonde Daphnien 2015, un fonds d'investissementdédié aux start-upeuropéennes basé sur une plateforme en ligne et une communauté internationale. Elle est membre du conseil d’administration de Showroomprive.com et de Parrot.
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