1Une autre vision de l’environnement
Sabine Barles explique que le terme « métabolisme urbain » est utilisé par des écologues dès les années 1960. Elle a fait sienne cette idée d’observer la ville au travers de ses échanges d’énergies et de matières, s’intéressant aux interactions entre les sociétés et leur biosphère, entre les villes et leur environnement. C’est, dit-elle « une autre façon de réfléchir à l’environnement ». Abordant la question des réservoirs d’eau de la capitale, elle cite l’ouvrage Paris a besoin d’eau de Frédéric Graber. L’idée est de stocker l’eau en hiver pour éviter les pénuries en été. Puis, elle évoque les rejets, avec la construction des égouts au XIXe siècle, la canalisation souterraine dans les années 1830, puis vers 1850 « le grand programme » d'Eugène Belgrand, et enfin les stations d’épuration à partir des années 1940. Elle termine sur la double vocation du canal de l’Ourcq : l’approvisionnement en eau et la navigation pour le transport de marchandises.
Formée à l’ingénierie civile, puis à l’urbanisme et à l’histoire des techniques, Sabine Barles est professeure d’urbanisme et aménagement à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle est spécialisée dans l’étude du « métabolisme urbain » (étude des flux d’énergie et de matière dans les environnements urbains) et l'écologie territoriale. Elle travaille notamment sur l’agglomération parisienne, la gestion de ses eaux, de ses sous-produits et de ses déchets, de sa voirie et de son sous-sol. Ses travaux permettent d’interroger la constitution du régime socio-écologique dominant et la notion de transition. Elle s’est aussi intéressée au rôle de certaines professions et savoirs dans la transformation des espaces urbains depuis le XVIIIe siècle. Elle a participé à plusieurs ouvrages parmi lesquels : L’invention des déchets urbains (collectif, 2005), Que faire des déchets ménagers ? (collectif, 2012) Métabolisme et métropole, la métropole lilloise, entre mondialisation et interterritorialité (avec Marc Dumont, 2021).