2Photographier l’invisible

Guillaume Herbaut explique d’abord ce qui l’a conduit à cofonder L’Œil public (1995-2010), un collectif de photographes qui, par la suite, deviendra une agence. Mais fondamentalement, il tient à son indépendance et refuse d’intégrer la rédaction d’un journal quitte à être dans la précarité : « Etre indépendant fait partie de ma manière de réfléchir car j’ai besoin d’être dans l’instabilité pour continuer à photographier », résume-t-il. Premier travail d’une longue série sur la zone interdite de Tchernobyl,  Tchernobylsty, qui paraît sous la forme d’un livre en 2003, marque un tournant dans son parcours car il modifie sa manière de photographier en passant du noir & blanc à la couleur et en changeant de format. Quel rapport entretient-il avec le danger invisible que représente la radioactivité ? « Plus on se rapproche du danger moins on a peur… ou du moins, plus on le relativise car il faut l’accepter pour pouvoir photographier ». En conclusion sont abordés les forêts et les arbres, des thèmes récurrents dans son travail photographique.

Guillaume Herbaut

Du photojournalisme à des projets plus personnels, le travail de Guillaume Herbaut est protéiforme : parutions presse, livres, expositions, blogs… Réalisées parallèlement à des commandes pour la presse, ses projets le conduisent dans des lieux chargés d’histoire – Tchernobyl, Auschwitz, Nagasaki… – dont il interroge les symboles et la mémoire afin d’en révéler les drames invisibles. Exposées au Jeu de Paume et dans de nombreux festivals, ses photographies ont été maintes fois récompensées. Le travail de Guillaume Herbaut a également fait l’objet de plusieurs ouvrages dont La Zone (éditions Naïve), 7/7, l’ombre des vivants (éditions de La Martinière) et d’un livre de conversation racontant son parcours : Rencontres avec Guillaume Herbaut (éditions Filigranes).

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