5De l’hybridité

Grégory Chatonsky se souvient qu’enfant il voulait être peintre et qu’il a renoncé devant la difficulté… Il décrit un de ses projets artistiques hybrides mettant en lien le travail d’automatisation de la machine et la réappropriation humaine. Comme pour ses collaborations avec d’autres artistes, celles avec les machines lui permettent de créer quelque chose que ni lui ni l’intelligence artificielle n’est capable de faire seul. Il parle de co-dépendance… Il cite le philosophe Jean-François Lyotard. Pour expliquer son – et notre – rapport au monde, il fait référence à un jardin japonais qu’il a découvert à l’âge de 17 ans. Grégory Chatonsky explique que notre rapport au paysage, c’est-à-dire à la réalité, est structuré par quelque chose que l’on ne voit pas. Il décrit ensuite une série d’œuvres qu’il qualifie de « fictions sans narration » et revient sur la notion de disparition, un thème récurrent dans son travail depuis 2003. Pour terminer, il redéfinit l’art à l’aune de notre époque où les médias sont légion.

Grégory Chatonsky

Après des études d’arts plastiques, de philosophie à la Sorbonne et de multimédia à l’ENSBA, Grégory Chatonsky a développé un travail autour d’Internet, considérant le web comme un médium à part entière. Dès les années 1990, il questionne l’identité et les nouvelles narrations  émergeant du réseau. Auteur du CD-Rom “Mémoires de la déportation”, il fonde Incident.net, un des premiers collectifs de Netart en France en 1994. En 2001, il commence une série sur la dislocation, l’esthétique des ruines et l’extinction comme phénomène artificiel et naturel. Au fil des années, il se tourne vers la capacité des machines à produire de façon quasi autonome des résultats semblables à la production humaine. Grégory Chatonsky a été professeur-invité au Fresnoy (2004-2005), à l’UQAM (2007-2014) et est récipiendaire d’une chaire internationale de recherche à l’Université de Paris VIII (2015). Depuis 2017, il est artiste-chercheur à l’ENS Ulm et dirige un séminaire de recherche sur l’imagination artificielle et l’esthétique post-digitale. En 2019-2020, il a été responsable artistique d’une formation en recherche-création au sein d’Artec. Il est également directeur artistique du Centre de Recherche Imago (ENS, ENSBA et UNIGE). Son travail artistique a été mainte fois récompensé et exposé en France, au Canada et ailleurs dans le monde.

http://chatonsky.net